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Vacances

Ouverture, vacuité, lâcher prise

Affalé(e) sur le sol, vous aspirez de tout votre être à partir en vacances. Vous compulsez avidement les magazines de voyage, vous avez la tête en forme de nuages et les pieds dans l'eau. Et bien n'y croyez pas un seul instant. Votre inconscient est maître en déguisements, en camouflage, en inversion diverses et variées. Il ne vous signale pas du tout que vous êtes épuisé(e) et que vous devriez vous allonger quelques temps. C'est une ruse éhontée pour vous maintenir dans votre lit au lieu d'aller bosser. Ne l'écoutez surtout pas...Votre esprit de rêve vous invite à vous mettre en vacance, certes, mais peut-être juste en vacance de vous-même. C'est à dire, à laisser un petit espace de vacuité, d'ouverture, bref de souffle et de silence. C'est bien moins cher que de courir au bout du monde. Un petit coup de respiration, plus exactement d'expiration, et votre Yin s'en trouvera bien mieux.


Un nouvel espace temps
Si même en rêve, vous décidez de rentrer de vacances plus tôt que prévu, vous êtes décidément indécrottable!!! Vous pourriez bénéficier d'une île paradisiaque et de tous les plaisirs les plus fous, et vous décidez de rentrer chez vous avant l'heure!!! Il serait judicieux que vous appreniez à vous mettre en vacance de votre vous-même par trop travailleur(se). Le mythe de l'abeille laborieuse n'est plus d'actualité dans notre monde de loisirs. Faites en part par Email, à votre Surmoi (le censeur moral de service, ou empêcheur de jouir en rond, en large, en travers et dans tous les sens).


Deux grandes pistes temporelles s'ouvrent à vous :

  • Vous pouvez, bien sûr aussi, avoir du mal à partir. Valses des valises, hésitation sur le moyen de locomotion, panne d’essence ou bout du quai trop court, oubli d’un élément essentiel ou perte de la carte, vous tendent les bras. Les classiques névrotiques sont de retour. Car il n’est pas question que votre Ça (celui qui s'envoie en l'air avec délectation) embarque votre Moi (celui qui essaie d'organiser un peu) sous le bras et s’en aille se griser sur une plage idyllique, tandis que votre cerveau, votre intelligence, votre volonté, votre sens du devoir, votre Surmoi (celui qui met de l'ordre et de la morale) et tous les autres sympathisants du genre, restent seuls au travail. Tant qu’à faire, tout le monde reste, unis et soudés pour la vie. C’est d’ailleurs plus prudent, sinon vous risquez la schizophrénie. Donc si vous rêvez que vous ne pouvez pas partir en vacances, c’est que vous n’êtes pas schizophrène. Remerciez votre inconscient pour la précision.
  • Vous pouvez, inversement, avoir bien du mal à rentrer. Ceci pourrait vous paraître plus agréable à première vue. Mais ne vous y trompez pas. Vous allez retrouver les mêmes impossibilités de valises et autres passeports égarés, de train en panne et de voiture envolée, et ceci sans le recours de votre chez moi. Votre sentiment de sécurité et d’identité personnelle risque d’en être perturbé, car vous n'avez plus vos points de repère habituels (maison, pantoufles, tiroirs et autres habitudes). A moins que vous ne soyez totalement ravi(e) de louper votre avion, bus ou train et que vous ne décidiez enfin de rester un peu plus longtemps, quelles que soient les obligations qui vous entourent......là, votre sentiment d'impuissance peut soudain, devenir un peu plus agréable et vous faire comprendre que se laisser aller n'est pas que négatif!!!


Une nouvelle façon d'être

Si vous vous retrouvez enchaîné(e) par quelqu’un qui ne souhaite pas voir finir vos vacances, observez bien de qui il s’agit, alias quelle partie de vous-même refuse de revenir à la réalité :

  • Si c’est une personne joyeuse, hilare, jouisseuse, infantile, excitée, expansive en short et bronzage nickel, votre ça n’a pas eu sa dose de repos. Ne l’écoutez pas, de toute façon il n’en a jamais assez et ne pense qu’à lui. Ignorez le superbement pour retourner vaquer à votre mission quotidienne.
  • Si c’est vous même, nu(e), en tenue de plage, ski ou plongée sous marine, c’est alors votre moi (à moins que vous ne correspondiez rigoureusement au profil ci-dessus) qui n’a pas eu sa dose de congés. Examinez sa demande avec rigueur et sens des réalités. Cela peut être justifié ou exagéré.
  • Si c’est un policier, un gendarme, un juge, votre patron(ne), un directeur ou une directrice, un prêtre, Saint Pierre, Moise avec les tables de la Loi, ou même Dieu, écoutez-les. Car si même ces figures de Surmoi, (plus ou moins autoritaires selon votre loi intériorisée, votre morale ou votre religion), s’accordent à vous déclarer que vous ne vous êtes pas assez reposé(e), n’hésitez plus. Vous expliquerez à votre supérieur hiérarchique, votre entreprise ou votre conjoint(e) que Dieu vous a ordonné quelques jours de vacances supplémentaires. Normalement vous devriez les obtenir sans délai, voir même sur prescription médicale de votre psy favori.



Et si vous refusez vos vacances, alors là, personne ne peut plus rien pour vous. Vous êtes en train de muter et vos gènes deviennent japonais.



Voir usine, sac à dos , travail , hôtel, école




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